Lors d’un voyage dans la péninsule du Yucatan, au Mexique, il est fort probable que tu souhaites visiter quelques ruines Mayas. Et il y a de quoi faire, t’es sur leur territoire ! J’en ai visité un certain nombre, et j’ai décidé de t’en faire un top 5. A savoir que c’est un top 5 seulement parmi celles que j’ai vues, donc il y a évidemment de nombreuses autres ruines, certainement aussi incroyables et peut-être mieux !
L’incontournable : les célèbres ruines de Chichen Itza
La visite d’une des 7 nouvelles merveilles du monde
Celle-ci, tu la connais forcément, au moins de nom. C’est l’une des 7 nouvelles merveilles du monde. Je ne concevais pas de faire un voyage dans le Yucatan sans la visiter. Je ne suis pourtant pas fan des endroits ultra-fréquentés sur lesquels déferlent des vagues de touristes sortant de bus pleins à craquer. Ceci dit, vu la taille de la pyramide principale, tu la vois même avec des dizaines de personnes en train de se prendre en selfie devant. Mais ça perd de son charme.
Un peu d’histoire
Le site de Chichen Itza a été classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 1988, avant de devenir l’une des 7 nouvelles merveilles du monde en 2007. Son apogée se trouve entre les dixième et onzième siècles.
La pyramide de l’entrée (ou pyramide Kukulklan) fait 24 mètres de haut et a été nommée « El Castillo » (le Château) par les Espagnols lors de leur conquête en 1532. Ce n’est pas la plus haute de la région, mais bien la plus célèbre. Toutefois, ne t’attends pas à en gravir les marches, c’est interdit depuis 2007 afin de la préserver en meilleur état.
Les données récoltées par les archéologues ne permettent pas encore de reconstituer l’histoire dans ses moindres détails, mais les nombreux cenote (sources d’eau) entourant le site de Chichen Itza expliquent en grande partie sa localisation. En effet, avoir un accès direct à l’eau était un atout vital pour les Mayas. Pendant la visite, tu pourras d’ailleurs en apercevoir deux.
Quelques anecdotes sur la Pyramide Kukulklan
Anecdote #1: Comme pour la majorité des pyramides Mayas, si tu te places parfaitement face à la pyramide principale (Kukulklan) et que tu tapes dans tes mains, tu entendras un écho impressionnant. Ce serait le son du quetzal, l’oiseau sacré des Mayas. D’ailleurs, le dieu « serpent à plumes », auquel est dédiée la pyramide, s’appelle Quetzalcoatl (qui signifie littéralement quetzal-serpent). Ce dieu est présent chez les Mayas, mais aussi dans d’autres civilisations précolombiennes que l’on retrouve au Mexique (les Mixtèques, les Aztèques et les Toltèques).
Anecdote #2 : A chaque équinoxe, 2 fois par an, se produit un phénomène impressionnant, grâce aux calculs mathématiques hyper précis des Mayas. En effet, les ombres se projettent en donnant l’impression que les serpents sculptés au bas de la pyramide se déplacent sur celle-ci.
Quand et comment y aller
Le plus simple pour te rendre à Chichen Itza est de passer la nuit dans la jolie petite ville coloniale de Valladolid. Le lendemain matin, tu prends le premier colectivo qui part en direction de Chichen Itza (il est à 8h30 environ) afin d’arriver avant la horde de touristes (notamment les bus).
Ainsi, tu arrives vers 9h/9h30, tu ne fais pas trop la queue à l’entrée et tu peux visiter relativement tranquillement. Si tu as ton propre véhicule, profites-en pour arriver dès l’ouverture à 8h. Des guides sont disponibles à l’entrée du site si tu le souhaites. Je suis sortie de Chichen Itza un peu avant midi (j’ai vraiment pris mon temps pour visiter). Et…je n’aurais vraiment pas voulu arriver à cette heure là. C’était bondé de monde, la queue à l’entrée était immense. Bref, si tu souhaites visiter Chichen Itza dans de bonnes conditions, lève-toi très tôt, tu dormiras plus tard.
Informations pratiques
Il faut payer deux choses différentes à l’entrée (à deux caisses, l’une après l’autre).
- le tarif de l’INAH (75 pesos en janvier 2020)
- le tarif CULTUR (406 pesos en janvier 2020)
Le prix total d’entrée pour un étranger est donc de 481 pesos (environ 18€). Si tu souhaites entrer avec une caméra (notamment Gopro), il faudra payer 45 pesos de plus. Tu peux filmer avec ton téléphone ou un appareil photo par contre…étrange.
A prévoir pour la visite : une bonne paire de chaussures (le site est grand), une casquette, de la crème solaire et de l’eau. Il fait très chaud.
Le plus important : Arriver le plus tôt possible, pour éviter la foule et la chaleur.






Coba : à la découverte des ruines à vélo
L’eau, cette ressource si précieuse
En arrivant à Coba, tu ressentiras aussitôt une atmosphère tranquille et apaisante grâce à une vaste étendue d’eau près de l’entrée, une jolie lagune. Qui dit lagune dit crocodiles, ne sois donc pas tenté(e) d’y mettre les pieds pour te rafraîchir, cela pourrait t’être fatal. Ici encore, la présence d’eau, sous forme de 2 grandes lagunes bordant le site de Coba, n’est pas anodine. Cela a en effet permis le développement et la croissance rapide de la ville, qui a atteint son apogée lors de la période Classique (de 600 à 900 après JC), avant d’être délaissée lors de l’arrivée des espagnols dans les années 1550.
Escalader la plus haute pyramide Maya du Yucatan
La grande pyramide (Nohoch Mul) fait 43 mètres de haut, c’est la plus haute de la péninsule du Yucatan. Et en plus, tu peux grimper au sommet afin d’admirer la vue sur la jungle. Attention, les marches sont raides et inégales, la descente peut donc être vertigineuse (il y a une corde pour se tenir). Nohoch Mul signifie « le grand monticule » en Maya. Et en effet, c’est un monticule permettant d’avoir une vue plutôt sympa sur les alentours !
Une visite à vélo divertissante
Environ à mi-chemin entre Tulum et Valladolid, les ruines de Coba sont au milieu de la jungle. Elles sont donc plutôt agréables à parcourir, avec leurs chemins ombragés et la possibilité de louer un vélo pour s’y balader. Il est tout à fait envisageable de tout faire à pied, mais le vélo permet d’aller un peu plus vite et de profiter d’une légère brise en pédalant. Par ailleurs, avec le vélo tu atteindras plus rapidement les parties plus reculées du site, et tu pourras en profiter pour t’installer et pique-niquer à l’ombre (à condition d’avoir emporté de quoi manger).
Informations pratiques
Coba est facile d’accès depuis Tulum et Valladolid (Playa del Carmen et Cancun sont un peu plus loin). Je conseille d’y aller tôt, afin justement d’éviter les bus de touristes venant de Playa del Carmen ou de Cancun, qui arrivent en milieu/fin de matinée. Cela te permettra aussi d’éviter la forte chaleur et d’aller te rafraîchir dans un cenote proche en fin de matinée / début d’après-midi.
Depuis Tulum, tu peux prendre un colectivo au Terminal de Colectivos Foraneos (voir carte ci-dessous). Cela prend environ 40 minutes et ça coûte 75 pesos.
L’entrée aux ruines de Coba coûte 80 pesos et la location de vélo coûte 60 pesos (optionnel). Le site est ouvert tous les jours de 8h à 17h.
A ne pas oublier : apporter de l’eau, de la crème solaire et des chaussures adaptées pour escalader les pyramides.
Le petit plus : les cenote à proximité pour te rafraîchir après la visite
A moins de 10km du site de Coba, se trouvent 3 cenote. Avec mes deux amies du jour, une argentine avec qui j’ai voyagé un peu plus d’une semaine et une autre argentine rencontrée sur place, nous avons décidé d’aller y faire un tour.
Plusieurs possibilités s’offraient à nous : louer un vélo à l’entrée du site de Coba pour la demi-journée, ou se débrouiller. Nous avons évidemment choisi l’option deux. D’abord, on a pensé le faire à pied. En fait, il faisait vraiment chaud, et 6km c’est long quand même. On a donc décidé de faire du stop, et on a eu beaucoup de chance vu le nombre de voitures passant dans le coin (très peu). Une famille de chinois s’est arrêtée et a accepté avec plaisir de nous embarquer. Nous sommes donc parties avec eux au cenote Tankach-Ha. L’entrée coûte 100 pesos.
En arrivant au cenote, il te faudra descendre des escaliers en colimaçon. Au passage, tu verras deux plongeoirs : l’un à 10 mètres de haut et l’autre à 5 mètres. Pour sauter du plus haut, mieux vaut ne pas avoir le vertige. Me placer sur le plongeoir et regarder à mes pieds a suffi à me couper toute envie de sauter. Même sauter depuis celui de 5 mètres a pris un certain temps de réflexion.
Bref, si tu comptes également te rendre dans l’un des cenote du coin, je te conseille grandement de louer un vélo à l’entrée du site de Coba, ce sera beaucoup plus facile. Sinon, il faut tout miser sur un coup de chance !






La Ruta Puuc : roadtrip hors des sentiers battus
Sur les traces des Mayas
Pour une escapade à la journée, je te conseille la Ruta Puuc, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. D’abord parce que tu auras l’occasion de visiter de jolies ruines, quasiment désertes et moins connues donc beaucoup moins chères que les plus célèbres du coin. Et en plus, la jolie petite route serpente à travers la jungle, il n’y a pas de réseau dans le coin, tu te sens vraiment l’âme d’un explorateur.
A la découverte de l’architecture Puuc
Le style de l’architecture Puuc est très travaillé, plein de détails. C’est vraiment joli, et plutôt impressionnant. Ils ont dû passer pas mal d’heures à travailler minutieusement pour en arriver là. Et à déplacer les matériaux, et à se déplacer eux-mêmes. Tant de travail…et de mystères.
Les ruines principales le long la route sont les suivantes :
Labna
Ce sont les vestiges les plus éloignés en partant de Merida, ils sont tout au bout de la Ruta Puuc (environ 2h de trajet depuis Merida). L’entrée coûte 55 pesos.
Xlapak
L’entrée sur le site est gratuite, le parking désert. Tu auras donc tout le loisir d’explorer les ruines à ta guise, sans personne pour te déranger.
Sayil
Les ruines se trouvent dans la jungle, tu fais donc une balade « en forêt » pour aller d’un temple à un autre. C’est très calme, peu fréquenté et assez long (sans trop d’indications). Fais donc attention au chemin pour éviter d’aller trop loin et de te perdre. L’entrée est à 75 pesos.
Kabah
Ici, il commence déjà à y avoir un peu plus de monde, on se rapproche d’Uxmal, le site le plus connu de la Ruta Puuc. Cela reste toutefois raisonnable et l’entrée ne coûte que 75 pesos. Le site est divisé en deux, d’un côté un immense et magnifique palais, de l’autre côté, des ruines moins restaurées. Le lieu vaut vraiment le détour, ne serait-ce que pour son palais.
Uxmal
Là, on revient « sur les sentiers battus ». Il y a beaucoup de monde, l’entrée coûte cher (413 pesos) et le site est également plus grand. Malgré tout, j’ai vraiment apprécié cette visite, j’ai trouvé les structures toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Tout est extrêmement travaillé, les escaliers escarpés menant en haut des temples sont accessibles et permettent une belle vue sur le reste des vestiges.
Comment y aller depuis Merida ?
L’option la plus simple pour les personnes non véhiculées est de prendre le bus ADO qui part tous les dimanches à 8h. Il faut donc avoir la possibilité de faire le parcours un dimanche. En effet, ce bus part pour la journée, s’arrête sur chacun des sites, et attend sur place en laissant du temps pour visiter. Tu n’es donc pas 100% libre puisqu’il faut respecter (à peu près) les horaires que le chauffeur te dira. Disons que c’est une option pratique et économique si tu es seul(e).
A plusieurs, cela peut être sympa de louer une voiture à Mérida pour la journée (ou plus) et ainsi avoir plus de liberté sur le temps de visite. La route est simple, il suffit de regarder sur Google Maps en avance (pas de réseau vers là-bas).
Mon conseil : pense à emporter un pique-nique, sinon tu ne pourras rien manger jusqu’à Uxmal (et cela te fera perdre du temps). En effet il n’y a rien sur les sites, à part une boutique avec quelques trucs à grignoter à Kabah. Mais tu préféreras sûrement consacrer le temps que tu as à la visite.









Tulum : un panorama à couper le souffle
Des vestiges 5*, vue sur mer
Tu hésites entre aller à la plage et visiter les ruines ? Ton temps est compté ? Pas de problème ! Fais-donc un tour aux ruines de Tulum, avant d’aller faire un petit plongeon dans la mer. Une journée parfaite en perspective.
Les ruines de Tulum sont connues, illustrant les plus belles brochures de voyage. Si elles sont sympas à visiter, c’est surtout pour son point de vue exceptionnel sur la Mer des Caraïbes que le site vaut le détour. Les Mayas avaient bien choisi leur emplacement ! Ils devaient certainement apprécier la vue, mais avant tout, c’était un port de commerce qui se trouvait là. Ils étaient donc dans une position idéale pour surveiller l’arrivée d’éventuels bateaux ennemis. Stratégie, stratégie.
Une visite rapide des ruines
En entrant sur le site après avoir acheté ton billet, tu seras gentiment accueilli(e) par de nombreux coatis (de petits mammifères tout mignons qui ressemblent un peu à un raton laveur) et tu verras plein de jolis oiseaux bleus. Un petit chemin dans la jungle te mène jusqu’aux premières ruines, où tu passeras sous une porte en pierre pour véritablement entrer sur le site.
Après m’être baladée un peu entre les différents temples, je suis montée en direction du Temple du Vent. Il porte bien son nom. En effet, il est vraiment en plein courant d’air et si comme pour moi, la journée est venteuse, tu peux laisser le chapeau dans le sac. Là, tu apercevras la mer bleue turquoise. Tu es véritablement face à un paysage de carte postale. Tu peux même descendre sur la petite plage en contrebas et te baigner si la météo le permet.
A la fin de la visite, tu ressortiras par un endroit différent duquel tu es venu, tu pourras marcher directement jusqu’à la plage ! Profites-en et surtout n’oublie pas crème solaire, maillot de bain, serviette, casquette et de l’eau. Il peut faire vraiment très chaud.
Informations Pratiques
Il vaut mieux arriver à l’ouverture à 8h, parce que tout le monde a la même idée : visiter de bonne heure pendant qu’il ne fait pas encore trop chaud, avant d’aller se poser à la plage.
L’entrée coûte 75 pesos, ce qui est beaucoup moins cher que les ruines telles que Chichen Itza, Uxmal ou Coba. Il faut dire que le site est beaucoup plus petit.
Pour accéder aux ruines depuis le centre de Tulum, tu peux prendre un colectivo passant sur la route principale, puis marcher sur la dernière partie. Tu peux également louer un vélo si tu le souhaites. Toutefois, si tu comptes aller à la plage dans la foulée, mieux vaut privilégier le colectivo ou un taxi.






Edzna : un site méconnu qui mérite le détour
Méditation en toute sérénité sous le règne du calme
L’état de Campeche, beaucoup moins visité que ses voisins le Yucatan et le Quitana Roo, fait également partie de la péninsule du Yucatan, où se cachent des centaines de vestiges Mayas. Le site archéologique d’Edzna se trouve à environ une heure de la ville de Campeche en transports en commun. Ne serait-ce que pour la quiétude qui y règne, je te recommande la visite.
Le site n’est pas très grand, mais il est beau et impressionnant, notamment le Temple des 5 étages qui fait 31 mètres de haut. Tu ne pourras pas aller au sommet de celui-ci, mais d’autres structures sont libres d’accès. Tu pourras en gravir les marches, et pourquoi pas méditer au sommet en admirant les alentours. En effet, c’est extrêmement calme, il y a très peu de visiteurs.
Des photos…sans personne dessus !
Tu adores prendre des photos et tu te demandais si tu arriverais un jour à avoir une photo de pyramide sans personne devant ? c’est le bon endroit ! Tu pourras même poser devant, tu auras tout le temps de cadrer, recommencer et t’amuser. Ça parait anodin, mais après avoir visité des ruines ultra-touristiques, tu réalises à quel point être quasi-seul sur un site le rend plus mystique, calme et agréable. Profite de la nature et de la grandeur des restes de l’architecture Maya. D’autant plus que le style architectural d’Edzna rappelle la Ruta Puuc, avec de nombreux détails gravés sur les édifices. Très photogénique donc !
Informations pratiques
L’entrée sur le site coûte 60 pesos et il est ouvert tous les jours de 8h à 17h.
Comme pour toutes les visites de ruines, c’est mieux de venir tôt le matin, même s’il n’y a pas grand monde. En effet, plus la journée avance, plus il fait chaud.
Les colectivos partent du centre de Campeche, près du Mercado Principal (rue Chihuahua). Ils partent dès qu’ils sont pleins (ça coûte environ 60 pesos). Attention, pour le retour, les derniers repartent vers 14h au plus tard. Par ailleurs, il faudra marcher 200 mètres jusqu’à la route principale pour le prendre. Tu peux attendre sur place, mais le risque c’est que le colectivo ne vienne pas jusqu’à l’entrée des ruines (ça dépend un peu de l’humeur du chauffeur).






Et pour encore plus d’aventures et une véritable exploration au coeur de la jungle, véritablement hors des sentiers battus, fais donc un tour à Calakmul. Je t’explique tout dans mon article à ce sujet.